"Rosie the Rocketer"

Motif personnel de Charles Carpenter, US Army. Le Major Charles Carpenter était professeur d’histoire puis pilote de reconnaissance pendant la Seconde Guerre mondiale, volant sur Piper L-4 Grasshopper. Peu satisfait de son avion non armé et de son impact limité, il obtient l’autorisation d’installer plusieurs lanceurs de bazooka sur les jambes de son appareil pour lui donner de la puissance de feu. Malgré la fragilité de l’avion et la portée limitée des roquettes, Charles est crédité de la destruction de six véhicules blindés allemands, dont deux Tiger I, ce qui le rend rapidement légendaire. Il baptise son avion "Rosie the Rocketer", jeu de mots avec "Rosie the Riveter", symbole des femmes travaillant dans les usines américaines durant la guerre. Le dessin de la roquette et l’inscription étaient peints sur le côté droit de l’avion, sous le cockpit.

Marquage "Have Another", Escadron 419

Marquage "Have Another", Escadron 419, Aviation royale canadienne. Les sources divergent sur l’appareil exact ayant porté ce marquage, mais il s’agit bien d’une œuvre de Bennett Ley Kenyon, mitrailleur arrière et artiste britannique ayant servi au sein du 419, dont le travail a inspiré le film "La Grande Évasion". Après avoir été abattu et capturé, il réalise des documents pour la préparation de l’évasion sur des chutes de colis, qui inspireront visuellement le film des années plus tard. Les détails sont rares, mais le marquage aurait été inspiré par un membre australien de l’équipage, illustrant ainsi la représentation du Commonwealth : un emblème à thème australien, dessiné par un Britannique, sur un avion canadien. On y voit un kangourou cartoon sur une bombe, avec un petit dans la poche scrutant les cibles aux jumelles. Le marquage était peint sous le cockpit, côté droit, sur un Halifax de l’escadron.

Inscription "Nice II"

Inscription "Nice II", 2e Régiment de Cuirassiers, Armée française. En anglais, le nom peut prêter à confusion, mais il fait référence à la ville côtière française de Nice (prononcée "nis" en anglais). Nommer les véhicules d’après des villes était une pratique courante en France pendant et après la Seconde Guerre mondiale, les noms étant souvent choisis selon l’origine de l’équipage, le lieu de formation de l’unité ou la zone de déploiement. Le chiffre "II" indique qu’il existait un premier char "Nice", perdu au combat ou réformé. "Nice II" était un Sherman M4A1 (immatriculation 802594) utilisé par l’armée française dans les années 1950, l’inscription étant peinte sur le flanc de la caisse, sous la tourelle.

Emblème du 254e Escadron

Emblème du 254e Escadron "Midland", IAF. Formé en 1980, l’escadron vole d’abord sur Kfir C.1 puis sur C.2 et Mirage IIICJ, assurant des patrouilles de combat lors de la guerre du Liban en 1982. L’escadron est dissous peu après en 1984, ses Kfir C.2 étant transférés à l’US Navy pour le programme "Aggressor" (VF-43), devenant F-21A Lion. Le marquage représente un oiseau stylisé sur le littoral, avec un contour rouge évoquant la vue depuis un hublot. Il n’était pas systématiquement appliqué, mais généralement positionné haut sur la dérive des appareils de l’escadron.

Emblème de l’Association navale

Emblème de l’Association navale japonaise (海軍協会). Bien qu’indépendante de la Marine impériale japonaise, l’association est créée en 1917 pour soutenir les activités navales. Au départ, elle vise à promouvoir l’expansion navale, notamment la construction de grands navires nécessitant un soutien national. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se consacre au recrutement et au soutien des marins et de leurs familles. Ce marquage typiquement naval était surtout utilisé comme badge.

Emblème "Central Air Defense School"

Emblème de la Central Air Defense School (中央防空学校), Armée chinoise. Initiée par l’administration de l’aviation chinoise en 1933, l’école est officiellement fondée en janvier 1934 sur la base aérienne de Jianqiao à Hangzhou, puis déménage et change de nom plusieurs fois. Son programme est basé sur des manuels traduits de divers pays, dont l’Allemagne et la Grande-Bretagne, offrant aux élèves plusieurs perspectives utiles. L’école utilise aussi de nombreux équipements anti-aériens étrangers, achetant des canons en Allemagne, Tchécoslovaquie et URSS. Elle possédait peu de véhicules, mais au moins un tracteur d’artillerie Vickers arborait l’emblème sur la plaque inférieure.

Emblème du Battaglione "Lupo", Decima Flottiglia MAS

Emblème du Battaglione "Lupo", Decima Flottiglia, Motoscafi Armati Siluranti ("Wolf" Battalion, 10e Flottille MAS), RSI. Bien que non blindé, le bataillon Lupo récupère plusieurs chars légers L6/40 en 1944, mais leur histoire opérationnelle reste floue. Trois chars sont retrouvés en mauvais état à Ciriè, au nord de Turin. Il est probable qu’un char ait été entièrement démonté pour pièces afin d’en remettre un en service. Un L6/40 est déployé au sud de Turin à Venaria, un autre aperçu à Alba (sans le canon de 20 mm) ; il est difficile de savoir s’il s’agit du même véhicule, mais le camouflage laisse penser que oui. Leur dernier, ou unique char opérationnel, est abandonné dans une gare de Milan fin 1944. Le marquage du loup, adapté de l’insigne du bataillon, était peint sur les flancs avant de la tourelle.

Emblème 1. Skånska Flygflottiljen (F 10) "Spökdivisionen"

Emblème du 1er Escadron de la Skånska Flygflottiljen (F 10), Force aérienne suédoise. L’emblème apparaît en 1942, alors que l’escadron vole sur Gladiator et J20. Les missions étant souvent menées tôt le matin ou tard le soir, les habitants entendaient les avions sans les voir, d’où le surnom "Escadron Fantôme" (l’indicatif officiel restant Johan Röd). L’emblème est utilisé jusqu’à la dissolution de l’escadron en 2002, notamment sur les Draken J35 et Viggen J37. Son usage le plus célèbre est sur le Viggen n°57, peint en rouge vif, le fantôme étant affiché sur la dérive et remplaçant les cocardes nationales. Un petit fantôme secret était peint sur le moyeu avant-gauche. Lors d’une visite à F 21 Luleå, un autocollant de hockey est posé sur la roue, recouvert ensuite par un fantôme au retour à F 10.

Emblème Schw. PzJgAbt. 559

Emblème du Schwere Panzerjäger-Abteilung 559 (559e Bataillon de chasseurs de chars lourds), Wehrmacht. Créé le 26 août 1939, le bataillon est d’abord équipé de canons Pak de 3,7 cm, puis réarmé et renommé plusieurs fois. Il reçoit la désignation "lourd" en avril 1944, peu avant de recevoir ses premiers Jagdpanther, tout en continuant à utiliser le StuG III et plus tard le Panzer IV/70. L’unité reste active jusqu’à la fin de la guerre, participant à la bataille de Geel et à l’offensive des Ardennes. Le marquage représente une version moderne du Jagdpanther, vu sur les garde-boue avant droit des Jagdpanther du bataillon en fin de guerre.

Marquage personnel d’Amet-khan Sultan, 9GvIAP

Marquage personnel d’Amet-khan Sultan, 9GvIAP (9e Régiment de chasseurs de la Garde), Aviation soviétique. Diplômé pilote en 1940, Amet-khan a une carrière remarquable comme pilote de chasse et d’essai. Son palmarès de 30 victoires individuelles et 19 partagées lui vaut le titre de Héros de l’Union soviétique. Il termine la guerre sur La-7, mais vole beaucoup sur P-39 Airacobra en 1943 au-dessus du Kouban, où ce marquage serait apparu. Aucun cliché du serpent n’existe, mais des témoins rapportent un serpent jaune en zigzag sur son avion. Le choix du serpent est thématique, en lien avec l’Airacobra. Le serpent était peint sur le flanc gauche du fuselage, la tête devant le cockpit et la queue à l’échappement moteur.