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Un vétéran de l'USMC sur char M1A1 Abrams: "Ce char a été conçu pour l'assaut!"

Conte_Baracca, vétéran de l'USMC et joueur régulier de War Thunder, partage ses souvenirs sur son service actif en M1A1 Abrams et sur la façon dont il ressent ce char dans notre jeu.

Pourriez-vous nous parler un peu de vous? Quand avez-vous décidé de faire carrière dans l’armée et pourquoi avez-vous rejoint le United States Marine Corps en particulier?

Je suis né en 1975 et j’ai grandi dans l’Oklahoma aux États-Unis. Durant mes études au lycée, j’ai participé à la Civil Air Patrol en tant que cadet, une organisation civile paramilitaire dédiée à la recherche et au sauvetage.

Je me suis enrôlé dans la réserve de l’United States Marine Corps durant ma dernière année d’école. Après avoir obtenu mon diplôme je suis allé au “camp d’entraînement” du Marine Corps Recruit Depot à San Diego et j’ai servi dans la réserve jusqu’à ce que je sois nommé officier. Après avoir terminé le Marine Corps Recruit Training (bootcamp) , j’ai rejoint l’université d’Oklahoma grâce à une bourse d’études et j’ai obtenu un diplôme en Histoire.

J’ai rejoint une école d’officiers tout en étudiant à l’université d’Oklahoma et j’ai été nommé 2nd Lieutenant dans la réserve de l’USMC après avoir obtenu mon diplôme. Dans l’USMC à cette époque, la commission de réserve relevait plus d’une nécessité législative qu’autre chose, j’ai réalisé mon service dans les Marines les quatre années qui suivirent avant de rejoindre l'active sur commission où j’ai servi 16 ans. J’ai été nommé officier “de terre” et après une formation de 6 mois j’ai été désigné comme officier de blindé puis j’ai commencé mon entraînement d’officier de blindé à Fort Knox, au Kentucky. 

Au cours de ma carrière d’officier j’ai occupé divers postes- J’ai aussi travaillé sur les acquisitions de chars pour le Project Manager Tanks en tant que Marine Liaison au PM Abrams (Le programme d’acquisition d’Abrams de l’US Army). J’y ai aussi travaillé sur plusieurs programmes de modernisation du char. J’ai pris ma retraite de l’USMC le 1er mars 2017.

J’ai décidé de poursuivre une carrière militaire quand j’étais un adolescent, au lycée. Je trouvais les véhicules militaires fascinants et j’avais un vrai goût pour l’aventure. Je voulais voyager dans des contrées lointaines et je voulais me surpasser durant ces voyages. J’étais aussi excité à l’idée de repousser mes limites et de travailler avec des gens motivés et passionnés comme on en trouve à l’USMC. Malgré les challenges et la difficulté du travail et malgré le défi de devoir servir dans plusieurs guerres je trouvais le job gratifiant et excitant, je ai gardé cet enthousiasme jusqu’à ce que je prenne ma retraite.

Conte_Baracca dans son char

J’ai choisi le United States Marine Corps en particulier en raison de sa réputation méritée d’être un cran au dessus des autres branches de l’armée. Je voulais me surpasser le plus possible. Je voulais travailler avec les meilleurs. En clair, je voulais travailler avec l’élite et je n’ai pas été déçu.

Avec quels véhicules et quelles versions de véhicules avez-vous eu de l’expérience et quand? Avez-vous par chance pu essayer de l’équipement soviétique provenant de l’arsenal irakien?

J’ai travaillé avec divers véhicules militaires quand j’étais dans le Marine Corps. J’ai effectué des patrouilles de reconnaissance sur HMMWV (que ce soit la variante légère ou surblindée), les MRAP Cougar 4X4 et Cougar 6X6, ainsi que le M-ATV. Mon préféré, et de loin, était le Cougar 6X6. Moi, ainsi que la plupart de mes camarades, l'appelions la “Cadillac de combat”. Il était confortable (sièges de course avec harnais à cinq points), était doté d’une excellente climatisation, disposait d’adaptateurs AC auxquels vous pouviez brancher vos gadgets personnels et il y avait beaucoup de place pour votre équipement. Nous avions même de la place pour les lits de camps donc vous n’aviez pas à dormir dehors la nuit. Lors de patrouilles en opération dans ces véhicules, j’ai n’ai vraiment engagé de combat que dans la version légère du HMMWV. Nous avons utilisé la mitrailleuse de 12,7 mm M2 avec beaucoup de succès, sans avoir subi trop de tirs. C’est une bonne chose étant donné que le blindage est très faible sur ce modèle particulier de HMMWV.

En ce qui concerne les chars, j’ai servi sur trois versions du M1A1. Le M1A1 Common, le M1A1 Heavy Common et le M1A1 Firepower Enhancement Package (FEP). Le M1A1 Common était une version avec un nombre très limité d’exemplaires, proche du Heavy Common mais sans le blindage en uranium appauvri. L’utilisation du mot “common” vient du fait que la version était commune à l’USMC et à l’US Army. Il se distinguait du M1A1 de base car il permettait d’installer un snorkel, un module de contrôle digital du moteur, et l’implémentation du Pulse Jet System (PJS, prononcé Pi-jazz) ainsi que d’autres changements mineurs. Le Heavy Common était le même char que le Common mais avec du blindage en uranium appauvri. Le M1A1 FEP était une variante considérablement améliorée. Il a reçu un système de diagnostic intégré, un viseur thermique de 2e génération pour le tireur, une “Stabilized Commander’s Weapon Station” (La .50 cal du commandant était téléopérée et stabilisée avec les mêmes tolérances que le canon principal, elle était aussi dotée d’un viseur thermique), un viseur thermique pour le pilote et un système “Far-Target Locator” permettant la génération d’un réglage à 8 chiffres sur les cibles lointaines à l’aide du système de conduite de tir. C’est la version que nous utilisons encore dans l’USMC et c’est une machine extrêmement efficace.

J’ai servi au combat en 2004 sur un M1A1 Heavy Common et en 2007/2008 sur un M1A1 FEP, à chaque fois dans la province irakienne d'Al Anbar. Permettez-moi d’être clair quant à ma seconde affectation. Nous n’avons pas combattu. L’Irak était un endroit très paisible à cette époque et nous passions la plupart de notre temps à conduire dans le désert pour déceler des voies d'infiltration ou bien pour sécuriser des routes importantes.

L’Irak en 2004, c’était une tout autre histoire. Nous nous sommes engagés dans des mois d’opérations de combat réguliers près de la ville de Falloujah. Personnellement, je n’ai participé qu’à sept engagements avec tirs, mais entre tous les éléments de la compagnie nous avons participé à des dizaines d’engagements de ce genre.

Camouflage d'unT-55A, abandonné par l'armée irakienne, unité inconnue ,Al Mutla Pass, Koweït, créé par Dart_Foer

Je n’ai pas eu la chance d’utiliser de l’équipement étranger en Irak mais j’ai eu l’opportunité de travailler sur un T-55A pendant un jour lors d’entraînements de pré-déploiement d’autres unités. La comparaison n’est pas vraiment juste, le T-55A que nous avions ne fonctionnait qu’à moitié et était, évidemment, un véhicule bien plus ancien que l’Abrams auquel j’étais habitué. Je crois que la chose qui m’a le plus choqué, c’est la petite taille du T-55A. Hormis cela, j’ai trouvé le concept de ranger des munitions dans la tourelle, à côté de l’équipage, très dérangeant puisque j’étais habitué aux portes blindées et aux panneaux anti-souffle protégeant l’équipage de ses munitions dans l’Abrams.

Pouvez-vous nous raconter votre expérience au combat en M1A1 à Falloujah? Quelles étaient vos missions de combat habituelles? Quels types d’armes ennemies y avez-vous rencontrés?

Je me suis battu entre la Première et la Seconde bataille de Falloujah durant l’été de 2004. En raison de considérations diplomatiques et politiques nous n’avions pas le droit d’entrer dans la ville. Par conséquent nous avons entamé une lente série de combats, les forces hostiles dans la ville tentant de nous engager par opportunisme pendant que nous étions dehors. Cependant nous étions secrètement en train de nous préparer à la seconde invasion de Fallujah, si cela s’avérait nécessaire. 

Afin de soutenir ces préparatifs, nous nous sommes engagés dans plusieurs “diversions” de grande envergure. Ces opérations étaient conçues pour ressembler à de vrais assauts sur la ville mais il n’en était rien. Ces opérations remplissaient tous les critères du combat moderne: Close Air Support (CAS), des drones nous fournissant des informations, le support d’artillerie et, bien sûr, les chars de ma compagnie. 

Nous ne tirions pas et nous dirigions vers les abords de la ville, l’ennemi nous engageait alors avec des armes à tir direct, puis nous ripostions et commencions à utiliser le CAS et l’artillerie. L’ennemi nous engageait avec des armes de petit calibre, ce qui évidemment ne posait aucun problème à l’Abrams. Les dangers principaux dans ces engagements se profilaient sous trois formes:

(...) une fois, ils ont frappé directement un char sur le toit de la tourelle ; tout ce qu'ils ont fait, c'est déclencher les disjoncteurs du char (...)

En premier, les tirs indirects des mortiers. L’ennemi avait beaucoup de mortiers de 82 mm et essayait de nous engager avec. Cependant, ce n’était pas vraiment un problème puisqu’ils étaient peu précis et la seule fois où ils ont touché le toit d’un char, ils n’ont fait que déclencher les disjoncteurs du char, l’arrêtant. (Pas mon char, un char du premier peloton.) L’équipage a réinitialisé les disjoncteurs et a redémarré presqu’instantanément, puis a rejoint le combat. (C’était tendu au début. Nous pensions que l’équipage avait été touché et tentions désespérément de communiquer par radio avec le véhicule. Bien sûr la radio ne fonctionnait pas puisque le char n’avait plus de courant mais après un moment le chef de char a sorti sa main du tourelleau et à levé le pouce pour montrer que lui et son équipage allaient bien.)

En second, le vénérable RPG-7. L’ennemi avait beaucoup de RPG-7 et s’en servait même depuis les bâtiments. Cependant, ce ne fut là aussi pas une grande menace. Le combattant moyen à Fallujah était mal entraîné à se servir d’un tel système et, par conséquent, n’était pas très précis. Même quand ils touchaient, le blindage du Abrams se révéla plus que suffisant pour arrêter le RPG sans que le char soit endommagé. De plus, l’ennemi ne tirait souvent pas plus d’une fois. Dès qu’ils tiraient un RPG nous utilisions le puissant système de conduite de tir du Abrams pour immédiatement riposter avec un obus de 120 mm. Cela se terminait généralement par la mort explosive du tireur du RPG.

La dernière menace venait des canons sans recul. L’ennemi en avait peu et les montait sur des camions qu’ils utilisaient comme une réserve mobile pour engager nos blindés. Malheureusement pour eux, ils étaient de mauvais tireurs, et un camion est une cible assez évidente. Enfin, j’ai failli être détruit par un canon sans recul lors d’une de nos missions au sud est de Falloujah. Le camion a trouvé un endroit où il pouvait à peine voir l’arrière de mon char et où je ne pouvais pas le voir. Il a, heureusement, tiré deux fois au dessus de la plage moteur avant qu'un camarade du second peloton ne le neutralise à coup de canon principal.

Quels obus utilisiez-vous et que pouvez-vous nous dire à propos de leurs performances?

J’ai, évidemment, utilisé les deux obus d’entraînement standards à de nombreuses reprises, l’obus M865 TPCSDS-T (Target Practice Cone Stabilized Discarding Sabot - Tracer) et l’obus M831A1 HEAT-TP-T (High Explosive Anti-Tank - Target Practice - Tracer). Il faut noter que l’obus HEAT était inerte (du lest dans l’obus au lieu d’explosif) et que le sabot d’entraînement a la meilleure vélocité en sortie de bouche de tous les obus de 120 mm. Néanmoins la stabilisation du cône de la flèche la ralentissait assez rapidement la rendant balistiquement instable à une distance de 9000 mètres où elle tombait plus ou moins au sol. Cela a été fait de sorte à ne pas tirer accidentellement un obus sur la population civile. La portée maximale, par exemple, de l’obus M829A1 est de 88,438 mètres quand tiré à l’angle maximal (56°). En général vous ne voulez pas que ce genre de chose se produise durant un entraînement.

En service j’utilisais l’obus M830 HEAT-MP-T (High Explosive Anti-Tank - Multi-Purpose - Tracer), appelé obus HEAT. Le M830A1 HEAT-MP-T était appelé EM-pat. La M908 HE-OR-T (High Explosive - Obstacle Reduction - Tracer) s’appelait l’OH ARE. Pour l’obus canister M1028, on disait CAN.

Malheureusement le M1028 fut développé en réponse directe aux résultats des opérations de combat (incluant Falloujah) et par conséquent n’était pas en service en 2004 donc je n’ai pas pu l’utiliser en combat. On a tout de même utilisé les HEAT, MPAT et OR dans ces situations.

L’obus HEAT faisait les plus grosses explosions mais comme c’était une charge creuse ce n’était pas l’idéal contre l’infanterie dans des bâtiments. C’était ce qu’on avait et on l’a fait fonctionner. Nous avons, dans les faits, tué beaucoup de troupes et détruit beaucoup de camions avec cet obus. Cependant, il est très probable que beaucoup d’ennemis aient survécu à la surpression massive que causait l’obus quand nous touchions un mur et que seulement les personnes directement derrière le jet superplastique causé par l’effet Munroe mourraient. Il y avait un problème similaire avec l’obus MPAT qui n’était plus ou moins qu’un obus HEAT avec une amorce variable pour engager en mode proximité l’aviation ennemie. L'amorce de proximité n’a pas été conçue pour une utilisation terrestre donc nous l’utilisions en mode anti-char avec une détonation au contact.  Dans ce mode ce n’est ni plus ni moins qu’une M830 HEAT. L’OR était une tout autre histoire. C’était un obus MPAT sans amorce à détonation variable et remplacée par un cône et une amorce à détonation chronométrique. Elle avait été conçue pour des opérations en Corée où l’obus avait été utilisé pour détruire des murs porteurs sur les bords de routes coréennes afin de causer des éboulements empêchant les nord-coréens d’utiliser rapidement les passes dans les montagnes. Malheureusement, les constructions irakiennes n’étaient pas aussi formidables que ces murs porteurs et par conséquent les obus OR passaient simplement à travers les bâtiments entiers (et souvent celui derrière) avant de détoner. Nous compensions cela en visant la base du bâtiment avec l’espoir de briser les murs porteurs. Les résultats étaient mitigés.

J’ai utilisé l’obus canister M1028 en entraînement. C’est essentiellement une énorme cartouche de fusil à pompe qui projette 1000 balles de tungstène dans un ensemble étrangement parfait à plus de 1400 mètres par seconde. J’aurais adoré l’avoir à Falloujah. Cela aurait vraiment pu détruire des bâtiments et les troupes s'y trouvant.

Avez-vous utilisé toute votre réserve de munitions durant les missions ou votre râtelier principal était suffisant?

Nous avions souvent à utiliser des munitions des râteliers secondaires. En fait, il y avait plusieurs modèles différents de râteliers dans l'Abrams et les râteliers principaux pouvaient transporter entre 16 à 18 obus, en fonction du râtelier. C’était très commun d’utiliser ces 16 à 18 obus et devoir accéder au râtelier secondaire (derrière le commandant) pour réapprovisionner les munitions prêtes à l’emploi. C’était une emmerde absolue, totale. Vous l’avez rendu trop facile en jeu. Bien trop facile. La porte blindée derrière le commandant était montée sur un rail à l’INTÉRIEUR du rail de la porte hydraulique du chargeur. Donc, pour bouger les munitions du râtelier secondaire vous deviez tirer une goupille sur le piston hydraulique de la porte du chargeur puis la faire glisser. Pendant ce temps la porte du commandant nécessitait l’utilisation d’un levier intégré pour la faire sortir de sa position “bloquée” sur le rail. C’était extrêmement difficile. Puis vous deviez faire glisser les deux portes à la main tout en portant les munitions de derrière le commandant jusqu’au râtelier principal. Une fois cela fait, vous deviez tout remettre en place et reconnecter la porte du chargeur. Cela prenait des MINUTES pour bouger un obus. Enfin une fois que vous aviez commencé ça allait plutôt vite étant donné que la partie la plus compliquée est de s’en sortir avec les portes. J'ai dû faire ça une fois en combat en septembre 2004 alors qu’il faisait 65,5°C dans la tourelle. J’étais épuisé par la chaleur et j’ai fini par vomir sur le côté du char. (Je me fichais de me faire tirer dessus, je ne voulais pas que mon équipage ait à nettoyer mon vomi à l’intérieur du char.)

M1A1 Abrams
Camouflage du M1A1 Abrams "Rockin' Reaper" du 4th Tank Batallion, Iraq 1991 créé par _Sabro_

Pour autant que nous sachions, certains tankistes personnalisent leur M1A1 en leur donnant des surnoms cools. Avez-vous nommé votre char?

En tant qu’officier, vous ne nommiez généralement pas vos chars. Vous permettiez à l’équipage de le faire étant donné l’effort fourni dans la maintenance du véhicule pendant que les officiers réalisaient des tâches d’officier, comme planifier des réunions et écrire des ordres. Il y en avait beaucoup de sympathiques au fil du temps, allant des sous entendus comme “We Like Bush” se référant au Président des États-Unis mais aussi à… l’anatomie féminine. Au WAR PIG de mon officier exécutif. Cependant, en opérations de combat nous nous retenions de mettre des noms, marquages tactiques ou n’importe quoi d’autre étant donné que nous affrontions des insurgés et que nous voulions les empêcher de pouvoir traquer nos mouvements et déterminer combien de chars nous avions.

Pouvez-vous nous parler des pannes les plus fréquentes que vous avez rencontrées durant votre service? Le M1 Abrams était-il facile à réparer sur le terrain?

Les suspensions et les chenilles. Fin de l’histoire. Les pannes avec les suspensions et/ou les chenilles étaient de loin le plus gros problème que nous rencontrions sur le char durant nos opérations. Au combat nous utilisions des chars fraîchement reconditionnés et faisions des rotations entre eux après environ 1000 heures de service. Ainsi les pièces les plus complexes du char restaient très fiables. Cela ne veut pas dire pour autant que nous n’avions pas de problème avec le système hydraulique, le moteur ou l’un des systèmes parmi le million le composant. C’était le cas. Mais les problèmes de suspensions et de chenilles étaient bien plus courants. C’est pourquoi vous voyez souvent des chenilles de rechange et des galets de secours sur les chars. Ce sont les pièces qui cassent le plus.

Le M1 a été conçu dès le départ pour être réparable sur le terrain.

Le M1 a été conçu dès le départ comme pouvant être réparé sur le terrain. Même les systèmes les plus complexes pouvaient être entièrement retirés avec quelques outils et de la patience. La plage moteur était entièrement retirable donc vous pouviez retirer le moteur et la transmission en entier. (On appelait les deux systèmes combinés le FUPP Full Up Power Pack) Cela nécessitait l’utilisation du véhicule de dépannage M88 qui avait une grue intégrée, mais ça restait relativement simple à faire. Vous n’aviez simplement qu’à déconnecter la transmission finale et il y avait un panneau qui contenait toutes les connexions du moteurs comme le carburant ou l’électricité. Honnêtement, c’était une merveille d’ingénierie.

Quand et comment avez-vous commencé à jouer à War Thunder? À quelle fréquence jouez-vous et quel mode de jeu préférez-vous?

J’ai commencé à jouer à War Thunder en juin 2017. Il est apparu dans mon fil Steam comme jeu recommandé. Après avoir joué 5 secondes dans ma première partie j’ai accroché et ne l’ai jamais regretté. J’adore ce jeu.

Je suis retraité maintenant donc j’ai beaucoup de temps libre. Je joue tous les jours, pendant plusieurs heures. Je préfère jouer que de regarder la télévision. War Thunder a un tel niveau de divertissement et de diversité que mon intérêt reste toujours aussi vif.

Je joue en batailles réalistes aériennes (aléatoires et Enduring Confrontation), batailles réalistes terrestres et batailles navales réalistes (aléatoires et Enduring Confrontation). Dans l’ordre, mes modes préférés sont batailles réalistes terrestres, EC navale, EC aérienne, batailles réalistes navales et batailles réalistes aériennes.

Au moment où cette interview a eu lieu, notre protagoniste n'avait pas encore recherché le M1A1 dans le jeu. L'équipe de War Thunder a décidé de lui louer le char, pour lui permettre de comparer ce véhicule de combat à la fois dans le jeu et dans la vraie vie.

Qu’avez-vous ressenti  la première fois où vous avez joué avec le M1A1 dans War Thunder?

J’ai ressenti beaucoup de choses différentes.

Tout d’abord, j’ai ressenti l’obligation de bien jouer avec le M1A1 car je veux lui rendre sa juste valeur. J’ai ressenti beaucoup de pression pour bien jouer et rappeler à tout le monde que le M1A1 a les meilleurs ratios en combat de n’importe quel char jamais créé.

Ensuite, il y avait cette sensation de surréalisme. J’ai passé tellement de mois de ma vie à vivre, m’entraîner et me battre dans le M1A1 et je ne l’ai plus touché depuis des années. Quand tu joues à War Thunder, tu es bombardé de souvenirs de bons et de mauvais moments, de peur et d’exultation, de stress et de privation, ainsi que le frisson d’utiliser l’un des moteurs de guerre les plus puissants jamais créés. Chaque partie en M1A1 en jeu vient avec une douzaine de souvenirs, comme se rappeler la procédure d’utilisation du Muzzle Reference Sensor quand tu le vois au bout du tube jusqu’au séchage des vêtements sur le pot d’échappement après été sous la pluie toute la nuit quand vous regardez la grille d’échappement.

Enfin, c’était tout simplement agréable. C’est comme si une partie de l’histoire qui m’est chère était transmise à tous. Tout le monde a un petit goût de ce que c’était de se battre en jouant à War Thunder. Bien sûr se battre dans un char en vrai est totalement différent, mais il y en a assez en jeu pour qu’on ait l’impression que ce soit le cas. J’ai vraiment apprécié cela.

Que pensez-vous de l’apparence et du bruit du M1A1 en jeu? Est-ce assez proche du char dont vous vous souvenez?

L’apparence est incroyable. Il est vrai qu’il y a de légères différences entre le M1A1 de l’USMC et de l’US Army, mais les chars sont identiques pour tous les aspects importants. Votre modèle du M1A1 est superbe. Tellement authentique que je peux en sentir le métal. Vous avez tout capturé de ce char. Des petits essuie-glaces sur les épiscopes du conducteur aux goupilles de verrouillage pour les jupes latérales, tout est méticuleusement représenté. Je pourrai continuer pendant des paragraphes entiers sur la façon dont vous avez si fidèlement capturé l’apparence et les nuances de l’extérieur du char. La peinture antidérapante sur le dessus de la tourelle et du châssis , avec les ombres qu’elle aurait dans la vraie vie, est une touche particulièrement réussie.

Le visuel est tout simplement incroyable.

Le son. Je vais être 100% honnête avec vous. Les sons en extérieur sont un peu moins réalistes selon moi. Je n’ai pas le vocabulaire d’un ingénieur son mais le son du moteur est trop “aéré” ; il ressemble plus à un aspirateur qu’au vrai son du moteur. Le char fait une sorte de “gémissement” provenant des ventilateurs du compresseur. Aussi, dans la vraie vie le son le plus fort venant du char est le bruit du barbotin attrapant la chenille. Quand tu entends un M1A1 dans la nature c’est plus un grognement métallique provenant des dents du barbotin. Le son est sans aucun doute présent sur votre modèle, et est un fac-similé du vrai son tout à fait décent et, dans la plupart des situations, une très bonne représentation. C’est plutôt un problème quand vous êtes à plus de 100 mètres du char. Le son a l’air de disparaître. La calibre .50 est trop métallique. On n’entend vraiment pas l’action quand ont tire en vrai. Juste les boum boum boum des explosions de la charge propulsive et de la balle brisant la barrière du son. Le canon principal est impossible à bien recréer sur des haut-parleurs. Le son est simplement trop puissant. C’est un crack qui submerge vos sens d’une façon qu’un haut-parleur ne pourra jamais répliquer. 

Les sons en vue intérieure sont meilleurs. Ils me donnent une bonne immersion. Cependant, la chose la plus bruyante que vous entendez dans le char est le gémissement de la turbine. Puisque vous êtes dedans vous n’entendez pas le son “aéré” de l’échappement, vous n’entendez que le gémissement du moteur et celui de l’hydraulique quand le char tourne. Il imprègne tout en noyant presque tous les autres bruits. Le jeu permet de faire en sorte que le moteur soit la chose la plus bruyante à l'intérieur du char et d'obtenir un bon volume sonore, à la fois pour s'immerger et pour ne pas devenir sourd. Cependant, il nécessite un léger peaufinement sur les sons du compresseur contre l’échappement. Le son des mitrailleuses est aussi bien meilleur depuis l’intérieur du char. La coaxiale de 7,62 est particulièrement bien représentée puisqu’en vrai le tube d’échappement dévie le bruit de l’explosion de la charge et du passage du mur du son, laissant surtout l’équipage entendre l’action du cycle de l’arme. La .50 cal est encore un autre histoire puisque vous n'entendriez que des boums étouffés et pas vraiment l’arme en elle-même. La canon principal est aussi très bon, car le son est aussi proche de la vraie vie que possible, étant donné les limitations des haut-parleurs. C’est bien plus silencieux de tirer le canon principal depuis l’intérieur du char. La seule chose qui manque est le DING fort du bourrelet de la douille ricochant sur le déflecteur après que la culasse se soit automatiquement ouverte durant le cycle de tir du canon principal.

Il y a une discussion tendue à propos du temps de rechargement du M1 réel, car il dépend totalement des compétences du chargeur. D'après votre expérience, le temps de rechargement du M1 Abrams est-il réaliste dans le jeu?

C'est beaucoup trop lent en jeu. Nous avons un ensemble de normes que tous les tankistes doivent respecter avant de rejoindre un équipage de char au combat ou à l'entraînement. Ils sont collectivement connus sous le nom de Tank Crew Gunnery Skills Test. Il y a une batterie de tests que vous devez passer semi-annuellement pour être habilités sur les chars. L'une des compétences consiste à charger le canon principal. La norme de chargement MINIMUM autorisée sur le M1A1 est de 7 secondes. Actuellement, vous accordez 7,8 secondes à un équipage novice. (Il s'agit de 5 secondes pour les 105 mm M1 et M1IP BTW). Pratiquement, un bon chargeur vise un rechargement en 4 secondes. Et des chargeurs vraiment exceptionnels peuvent le faire en aussi peu que 3 secondes. Personnellement, mes chargeurs pouvaient tous battre 5 secondes même dans les conditions les plus difficiles. Un chargeur n'ayant pu atteindre qu'en moyenne 6.5 secondes, mon chef de char (un sergent-chef) l'a révoqué.

 

Commentaires de l'équipe de développement. 

Il convient de noter que cela fait référence à la vitesse de rechargement lorsque le char est à l'arrêt pour une courte série de 3 à 5 coups par minute. Dans de telles conditions, un chargeur bien entraîné peut en effet atteindre un taux de rechargement de ~ 3-4 secondes par tir. Et c'est ainsi que les tests de chargement sont effectués. Dans le jeu, en plus du fait que le temps de rechargement est un outil d'équilibrage (pour les chars sans mécanisme de chargement), la cadence de tir maximale (6 secondes) pour le rack de premier rang de 18 obus peut être atteinte à l'arrêt et en mouvement, et à grande vitesse.

Cependant, nous n'excluons pas à l'avenir un changement des paramètres de rechargement des chars M1 vers un plus grand réalisme (division du rack principal en sections plus ou moins accessibles, augmentation du temps de transfert des obus du côté commandant au côté chargeur, etc.) .

Pourriez-vous nous donner des conseils pour les joueurs qui commencent à utiliser le M1A1 dans War Thunder?

Tout d’abord, utilisez vos Warbonds pour acheter des backups (l’un des meilleurs deals “gratuits” du jeu, sans conteste) et doublez le nombre de fois où vous pouvez réapparaître. Se planquer dans un coin jusqu’à la fin de la partie n’est PAS ce pourquoi le char a été conçu. Vos plus gros avantages sont votre vitesse et votre excellent système de conduite de tir. Le M1A1 accélère bien, est rapide, et a une excellente vitesse de rotation de tourelle. Le char a été conçu pour l’ASSAUT. Il vaut mieux appuyer sur votre touche Z et ne pas la lâcher. Entendez-moi bien, je ne vous dis pas de foncer tête baissée vers l’ennemi (bien que ce soit une bonne idée sur certaines cartes) mais je vous dis d’utiliser votre vitesse et votre conduite de tir pour arriver là où votre ennemi ne vous attend pas et usez de votre incroyable rotation de tourelle et élévation dans les engagement rapides avant de vous repositionner. Enfin, votre blindage n’est pas le meilleur, mais les panneaux anti-souffle et la dispersion de l’équipage améliorent votre survivabilité. Donc prenez des risques. Si vous perdez, eh bien le coût de réparation n’est pas énorme. Si vous gagnez...

Si vous avez une excellente connaissance des véhicules de combat présents dans War Thunder et que vous souhaitez partager vos souvenirs de service militaire et vos impressions en jeu, veuillez nous envoyer un e-mail à [email protected]

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