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Les héros méconnus : l'équipage
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 Photo des mécaniciens - Août 1942


L’histoire de l’aviation est jonchée d'necdotes narrant les incroyables exploits auxquels parviennent des héros grâce à leurs facultés d’adaptation, d’improvisation mais aussi leur capacité à se surpasser. Cependant, il est très clairement établi que l’aviation ne peut plus vraiment être pratiquée en l’absence d’équipes au sol et de talentueux techniciens. Héros restant souvent dans l’ombre, ceux-ci ont travaillé sans relâche, et avec résolution, en étant confrontés à de multiples dangers : que ce soit en étant à portée de tir des chars sur le front de l’Est sous un bombardement constant en Afrique du Nord ou en restant confiné dans un petit hangar durant une de ces tempêtes des neiges propres à l’Arctique.Si les termes d’«équipes au sol » couvrent de nombreuses tâches vitales, cet article se proposera de se cantonner à traiter du rôle des mécaniciens et des équipes d’entretien.
 
 

 

Equipages au sol de la 15è Air Force de l''USAAF 15th Air Force travaillant sur un P51 zn Italie.

Les appareils ont besoin d’une maintenance régulière ; les exercices qui ont désormais lieu dans l’aviation moderne sont en effet très similaires à ceux de la Seconde Guerre Mondiale. Même quand il n’a pas été endommagé par l’ennemi, un avion doit voir plusieurs de ses pièces être changées régulièrement ; de nombreux composants doivent être ainsi remplacés après un certain nombre d’heures de vol. Par exemple un avion peut être amené à suivre une batterie de tests toutes les 25 à 30 heures de vol ; un examen plus complet peut être ensuite mené toutes les 100 heures de vol. Ce n’est que dans des conditions extrêmement graves que cette maintenance pourrait éventuellement être escamotée, et, même dans ce cas, à moins que l’aérodrome soit directement attaqué, des formalités administratives seraient exigées pour outrepasser la routine normale.

 

 

De manière plus régulière encore, l’appareil sera soumis à une maintenance avant et après chaque vol ; chaque matin et chaque soir, tous les appareils seront passés au crible par les équipes au sol. Ces procédures étaient également périodiques : si un avion était examiné un matin mais ne volait pas, le test ne resterait valable qu’un certain nombre de jours, après lesquels l’appareil devrait être soumis à un nouveau test d’avant-vol. Une des différences entre les tests effectués aujourd’hui et ceux qui l’étaient au moment de la Seconde Guerre Mondiale est que, de nos jours, le pilote à lui aussi une liste de tests à effectuer avant le décollage ; dans certains pays belligérants, une telle attitude aurait été considérée comme humiliante et insultante pour les équipes d’entretien.
 
Mécaniciens de la Fleet Air Arm et RAF mechanics
travaillant sur un 
HMS Ark Royal, avant-guerre
L’un des documents les plus importants – encore aujourd’hui – pour les tâches de maintenance à effectuer, est issu de la RAF : le formulaire 700. S’il n’était au départ qu’un simple formulaire, lors de la Seconde Guerre Mondiale, il est devenu un livret épais de plusieurs dizaines de pages. Il permettait de détailler l’ensemble des missions opérationnelles de l’appareil, le nombre d’heures de vie restantes pour chaque composant, les statistiques de consommation de carburant, ainsi que de nombreux renseignements extrêmement importants. Sur ce document, le pilote signait une décharge avant de partir en vol, puis le signait à nouveau quand il était de retour, souvent sous le regard attentif et paternaliste du technicien habilité à la maintenance de ‘son’ avion.

En ce qui concerne le recrutement et l’entraînement, les équipes au sol différaient selon les nations et la branche des forces armées du pays. Par exemple, pour les forces de la Royal Navy, au départ, les mécaniciens suivaient tous, y compris ceux qui allaient travailler au sein de sa branche aérienne, la même formation. Le gros du personnel allait devenir mécanicien aéronaval, quand un plus haut niveau de qualifications était reconnu pour les ingénieurs.
 
 

 

Les mécaniciens de l’Aéronavale devaient d’abord terminer cinq semaines d’entraînement, communes à toutes les branches de la Navy. Après cela, ils étaient partagés en quatre groupes de spécialisations différentes : moteur, électricité, canons ou encore la cellule. La flotte aéronavale copia alors la RAF en utilisant les termes d’’installateur’ et de ‘gréeur’ pour désigner respectivement les spécialistes du moteur et de la cellule. La durée globale de l’entraînement se chiffrait à environ un an. Il n’y eut pas non plus d’entraînement spécifique à un appareil avant que la guerre de ne soit déjà bien avancée ; on attendait des équipes de maintenance qu’elles puissent s’adapter à n’importe quel appareil.

 

Equipage au sol polonais au travail sur un Wellington se l'escadrille No.300 (polonaise) , RAF

Les artificiers, surnommés ‘tiffs’ avaient soit réalisé un apprentissage, soit étaient déjà inscrits dans la Royal Naval Reserve. Avoir fait ses examens avec une spécialisation en sciences et en mathématiques était un prérequis. Mais, dans cette branche, les promotions arrivaient plus rapidement, même si l’entraînement était plus long : neuf mois en commun avec les autres branches, suivis de deux ans dans la flotte commerciale ; c’était déjà un an de moins que ce qui se faisait en temps de paix.

 

Pour ce qui concerne la RAF, Lord Trenchard avait imaginé dès 1920 un parcours d’apprentissage dont les participants étaient âgés de 15 à 17 ans et demi, et ponctué de concours pour être officiellement admis en tant qu’apprenti. L’entraînement durait trois ans en temps de paix, mais fut réduit à deux ans pendant la Seconde Guerre Mondiale, en augmentant la durée de travail quotidienne. 40% des candidats parvenaient à le compléter..

 

Sur le front, les mécaniciens étaient divisés en différents groupes, mais restaient commandés au niveau de l’escouade par un Officier du Génie Aéronaval. Encore une fois, son grade pouvait varier selon les nations, mais au sein de la RAF, ils étaient très souvent lieutenant ou lieutenant-commandant, c’est-à-dire le même grade que les officiers de vol voire le commandant de l’escouade lui-même. Divers travaux d’ingénierie pouvait requérir divers niveaux d’autorisations, et il arrivait souvent qu’incombe à l’Officier du Génie la responsabilité d’autoriser ou non un avion non complètement réparé en mission.

 

De nombreux livres, film et autres produits multimédias d’après-guerre ont célébré et se sont concentrés uniquement sur la gloire des pilotes de chasse, ainsi que, parfois, sur d’autres branches de l’aéronavale. Toutefois, malheureusement, le rôle absolument vital joué par les mécaniciens reste très largement méconnu et sous-estimé. Sans ces hommes extrêmement endurants, entraînés et doués, qui ont par ailleurs souvent bravé les mêmes dangers que les équipages pour lesquels ils travaillaient. Sans eux, l’aviation n’aurait été tout simplement pas possible..

 

 

 

 

L'auteur

Mark Barber, Consultant historique War Thunder

 

Mark Barber est pilote dans l'Aéronavale de la Marine Royale Britannique. Son premier livre a été publié par Osprey Publishing en 2008; par la suite, il a écrit plusieurs autres titres pour Osprey et a également publié des articles pour plusieurs magazines, dont le magazine "FlyPast" meilleur vente des magazines d'aviation au Royaume-Uni. Ses principaux domaines d'intérêt sont l'aéronavale Britannique durant la Première et la Seconde Guerre Mondiale et la Maîtrise des Chasseurs de la RAF durant la Seconde Guerre mondiale. Il travaille actuellement avec Gaijin Entertainment en tant que Consultant Historique, contribuant à la Section Historique des forums de War Thunder et en supervisant la série "l'As du Mois".

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